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9 février 2007

THIERNO MONENEMBO

Thierno Monénèmbo

Le drame de ce pays est que la guinée est en retard par rapport à elle-même.

En marge de la septième édition du salon du livre et de la lecture de Conakry, nous avons rencontré pour vous l’écrivain guinéen Thierno Monénèmbo, qui a bien voulu nous donner son point de vu sur les intellectuels africains, Sékou Touré, la mondialisation, ses œuvres… C’était en présence de plusieurs jeunes.

Son surnom :

‘’ Les écailles du ciel’’ :

C’est un hommage à ma grand-mère, elle ne s’appelle pas ainsi. C’est d’ailleurs moi qui l’ai surnommé NENEMBO, NENE veut dire dans ma langue maman, MBO ne veut rien dire. C’est elle ( ma grand – mère paternelle) qui m’a élevé et beaucoup l’appelait ainsi. Moi, mon nom c’est Thierno Saidou Diallo.Quand j’étais petit, on me disait toujours qu’à la veille de la fin du monde, Dieu montrera à l’homme trois choses dont il n’avait jamais vu. Trois choses annonciateurs de la fin du monde, ce sont : Le chimpanzé blanc ( Tous les chimpanzés sont noirs) ; les racines de la pierre ( Normalement la pierre n’a pas de racine) et les écailles du ciel.

L’Afrique est tellement catastrophique que moi, dans les années 80, j’ai cru que c’était la fin du monde. Les ‘’ Ecailles du ciel’’ c’est l’avenir bouché.

Les intellectuels africains :

Ici l’histoire est morte, on a fait des légendes radiophoniques qui ont remplacé l’histoire nationale.

Tous les vieux dans les quartiers avaient cotisé pour acheter la moto de Sékou Touré, où ils sont ? A Boiro ! Les intellectuels africains excusez-moi du terme c’est des ‘’conards’’, ce sont des gens qui n’ont pas appris à penser d’eux même. On les voit toujours en train d’applaudire or, il ne faut jamais applaudire, il faut penser. Un peuple qui applaudit est un peuple mort. Il faut être lucide, regarder ce qui se passe, ayez votre propre avis la -dessus, cultiver votre propre esprit.

L’indépendance :

La mondialisation :

L’Afrique face à l’Occident et l’Asie :

L’amertume :

Moi je n’avais jamais quitté la guinée avant 22 ans, un beau jour, je me suis dis que je n’en peux plus. La guinée était devenue irrespirable psychologiquement et je n’avais jamais non plus eu l’idée de devenir écrivain. Un jour donc, j’entends qu’il y a des arrestations partout, aussitôt je me suis mis à écrire ‘’ Les crapauds brousse’’ dans un cahier que j’avais acheté pour la chimie organique.

L’exil de N’Fan Touré :

Le concept immigration choisie / subie de N. Sarkozy :

Conseils aux jeunes qui souhaitent écrire :

Le retour au bercail ?

Je vais revenir, il faut que je revienne dès que cela sera possible.
prenez votre temps, vous êtes jeunes, ne vous précipitez pas. Lisez ! Ecrivez tous les jours ce qui vous passe par la tête. Et un jour quand vous aurez 25 à 30 ans, vous vous organiserez pour avoir un bon livre et vous l’enverrez par la poste à une maison d’édition. Moi c’est comme ça que je suis devenu écrivain.
Nicolas Sarkozy ( Ministre français de l’intérieur) lui-même est fils d’immigré. Son père est hongrois, c’est sa mère qui est française. L’immigration ne va pas régler le problème de l’Afrique, il faut un jour qu’on l’arrête. Nos enfants sont entrain de mourir dans les mers, ils préfèrent cela que la vie qui leur est donnée ici. Un jour nous seront obligé de faire face à nos problèmes et à les régler.
Il est beaucoup plus exilé que nous, parce qu’il a quitté la guinée avant l’indépendance. Il est le fils d’un grand planteur de Forécariah, il a été amené en France à l’âge de 13 ans où il fit ses études du secondaire.
Quant je vois que vous allez suivre la même chose que nous ou pire, ça c’est difficile ! Il faut comprendre que c’est à vous de refaire l’avenir, ce n’est pas à nous. Nous, nous sommes ratés. Les perspectives ne viendront que de vous, pas des autres.
L’Afrique et l’Occident n’ont pas les mêmes intérêts. Il y a une différence fondamentale, c’est que les Européens savent défendre leurs intérêts, tandis que les Africains n’en savent pas. Et qu’est – ce qui se passe ? Nous sommes entrain de nous tourner vers l’Asie, c’est tout à fait normal, c’est bon ! Mais !Cela va être une nouvelle colonisation parce que les Asiatiques viennent avec une stratégie, c’est des gens qui ont des projets et des méthodes. Quant aux africains, leur seul projet c’est de prendre le pouvoir, alors que le pouvoir c’est un but une méthode, pas un instrument.
Elle sera une barbarie économique, les peuples qui ne sont pas préparés à cela vont subir. Il faut que les Africains le sachent, la seule différence dans le monde c’est la formation. Pourquoi les Européens au même âge que vous, vous dépassent ? C’est parce qu’ils sont formés dès l’âge de deux ans et demi, ils sont pris en charge et on leur apprend tout. Alors que chez nous, il n’y a pas d’apprentissage. L’éducation traditionnelle à travers laquelle on apprenait les choses en allant en forêt sacrée a disparu.
le problème de la guinée n’est pas le 2 octobre, mais le 3 octobre. La guinée n’aurait jamais été indépendante s’il y avait eu l’hésitation. Tout le monde était d’accord, 90 % ont voté non, la colonisation ne s’est jamais installée complètement dans ce pays ; il y a toujours eu des résistances. Mais le grand drame de ce pays c’est que la guinée est en retard par rapport à elle-même. Nous sommes cinq fois plus en retard aujourd’hui que nous ne l’étions en 1958.
Finalement ces assassins africains, ces dictateurs ne m’intéressent pas. Ceux que j’ai critiqués ce sont les intellectuels africains, c’est nous qui n’avons jamais pris nos responsabilités. Depuis les indépendances, les intellectuels ont légitimé les crimes de Sékou Touré.

Sow Mamadou Samba et Barry Mamadou Diawo

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