Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Plume Plus
Archives
La Plume Plus
Newsletter
La Plume Plus
26 février 2008

Rencontre avec Dr Alseny Camara de la Direction de l'Education Civique de Guinée.

Rencontre avec Dr Alseny Camara de la Direction de l'Education Civique de Guinée.

Pour cette première rubrique de votre journal, qui a pour vocation de donner la parole aux acteurs du système éducatifs ; nous avons pris langue avec Dr Alseny Camara le directeur national de l’éducation civique. Il aborde ici, le civisme, le voile islamique dans  les écoles, la dépravation des mœurs…

De la place de la semaine nationale du civisme : Mr Camara estime : ‘’ Elle a été initiée par le ministère de l’enseignement pré universitaire et de l’éducation civique de l’époque et un décret du président de la république l’a institutionnalisé. La semaine a pour objectif de mettre au centre pendant sept jours, nos préoccupations liées à l’éducation civique, tant à l’école que dans les quartiers. Elle est à sa troisième édition ; les deux premières ont eu pour thèmes centraux : Mieux  connaître la loi fondamentale, la troisième portait sur la bonne gouvernance facteur essentiel de développement. Nous nous sommes donc rendu compte que les droits et devoirs prescrits dans la loi fondamentale ; on en parle, mais ce n’est pas connu par le grand public.

Parlant du port de voile islamique, Dr Camara précise : le code de conduite de l’école est consensuel, il a fait l’objet de débat sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons dit puisqu’il existe des tenues règlementaires au lycée, au collège, en attendant qu’on ne change ces différentes tenues, il serait bon qu’on respecte le règlement de l’école.

Du mépris de la tenue scolaire : nous avons constatés aujourd’hui dans les écoles un véritable laxisme. Nous avons des élèves qui ne s’habillent pas correctement, autant chez les garçons que chez les filles. Ils sont parvenus à modifier la tenue scolaire, donc nous pensons qu’il faudrait que les autorités des écoles prennent leur responsabilité. Voyez aujourd’hui des garçons qui vont à l’école avec des boucles d’oreilles ou avec des cheveux comme des artistes, c’est inadmissible. Mais nous, notre devoir c’est d’élaborer des politiques, quant à la mise en œuvre, elle appartient à la base. Il faudrait que chacun à son niveau prenne des responsabilités et une grande partie de ces responsabilités revient aux parents.

De la volonté du gouvernement de réhabiliter les foyers coraniques : cette école apprend non seulement aux enfants le coran, mais aussi transmet des valeurs morales, spirituelles. Et moi je pense que le gouvernement a bien eu raison de proposer la réhabilitation de ces écoles. Pour le moment, nous sommes entrain de réfléchir sur le comment mettre en œuvre cette intention du gouvernement. Mais pour l’instant nous n’avons pas été associés à quelque chose.

De l’enseignement des langues nationales dans les écoles : la guinée a été pionnière dans l’enseignement des langues nationales, elles ont été enseignées jusqu’au collège. Le 3 avril 1984 compte tenu de l’incohérence qui existe dans les programmes et même dans les méthodes, on a préféré arrêter cet enseignement. Aujourd’hui il y a une expérimentation qui est entrain de se faire. Très prochainement cet enseignement sous une forme mieux adaptée pourrait avoir lieu dans nos écoles.

De l’absence de l’éducation civique et de la morale dans les lycées et universités : le constat que vous avez fait est juste, c’est la même que nous avons fait et consignés dans la politique nationale d’éducation civique. Nous avons même proposé dans cette politique que l’éducation civique soit enseignée jusqu’à l’université. Aujourd’hui le service qui s’occupe de la rénovation des programmes l’INRAP (Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique) est à pied d’œuvre, évidemment en partenariat avec tous les autres services. Les évènements de janvier et février 2007 l’ont mise à l’évidence, il faut faire en sorte que l’éducation citoyenne soit une réalité partout. Pas seulement dans les écoles !

De la dérive de la jeunesse : il faudrait que tout le monde se mobilise, parce que tout le monde a sa part de responsabilité. Les jeunes s’abreuvent à une source malsaine, il faut que la jeunesse comprenne qu’on véhicule beaucoup de chose à la télévision qui, sont des illusions. On nous fait miroiter l’idéal  à l’extérieur, pourtant ce n’est pas vrai. Quand vous y allez, vous y vivez et revenez ; vous vous rendrez compte qu’il est bon de s’enraciner dans notre culture. De faire en sorte que nos valeurs morales, historiques et ancestrales soient réhabilitées et pérennisées. Je crois que c’est en cela que nous pourrons avoir notre salut au rendez-vous de l’universelle.’’

Entretien réalisé par Mamadou Samba Sow. Tel : 64.68.73.94. 2eme année journalisme à Mercure.

         

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité