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20 juin 2009

amadou dieng menace

Musique : Dieng Amadou, le jeune militant dénonciateur guinéen

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Faire de la musique en guinée ne va pas sans conséquence, surtout si le ton choisi est celui de la fermeté. Les jeunes qui ont essayé de dénoncer le système sur place, l’ont appris à leur dépend. Parmi eux, Dieng Amadou. Engagé dans une lutte contre l’injustice et la corruption qui règnent dans son pays depuis plus de 50 ans, Dieng s’illustre toujours dans ce combat. Son dernier acte en date, est son morceau musical qui fustige le massacre de citoyens guinéens en janvier et février 2007 à travers tout le pays. Ce morceau intitulé ‘’ Stop au pouvoir assassin en Guinée’’ est disponible sur www.youtube.com .

Pour mémoire, en ce début d’année 2007, la guinée fait face à une contestation populaire sans précédente. Sous l’impulsion des syndicats, les citoyens descendent dans la rue pour contester la manière dont ils sont gérés. Harcelé de tout part, le gouvernement se barricade dans la commune de Kaloum (centre des affaires du pays) qui devient une forteresse. Mais la marée humaine décide de foncer sur la presqu’île, c’était alors sans compter sur la détermination des forces de l’ordre de défendre vaille que vaille un régime à l’agonie. La répression fait alors une centaine de morts, la plupart des jeunes. En outre, de nombreuses autres personnes ont été interpellées au cours des événements, sans compter les intimidations.

Un des proches de Mr Dieng vivant à Conakry qui a préféré gardé l’anonymat, nous fait part des menaces dont lui et Dieng feraient l’objet en ce moment : ‘’ ils sont mécontents, car il a diffusé le morceau sur l’un des sites le plus visité dans le monde. Et le monde entier regarde comment la population guinéenne a été massacrée en pleine journée. C’est un désastre humanitaire de la part d’un groupe d’hommes qui a pris en otage cette pauvre population.’’ On aurait pu croire que le changement de régime intervenu suite à la mort du président Conté, allait modifier la donne. Hélas ! Certains hommes habillés en tenues militaires sèment encore la terreur dans le pays, surtout dans la haute banlieue de Conakry. S’agit-il des anciens du système ou de simples éléments incontrôlés de la grande muette ? Difficile de trouver une réponse claire. En tout cas, l’heure est grave et les crimes crapuleux sont multiplies. Assassinat et bastonnade font partie du quotidien des citoyens et la presse s’en fait écho tous les jours. Le proche de Dieng, confirme : ‘’ il y a de cela une semaine que des hommes armés ont débarqué chez moi vers 6h du matin. Ils m’ont molesté et vous voyez comment je suis ? Ils ont failli me tuer car ils auraient appris que Dieng m’a envoyé des CD du morceau que j’ai distribué dans tous les quartiers. Donc, ils me reprochent d’avoir collaboré avec un traître qui affiche le bordel qu’ils foutent en guinée.’’ Comme beaucoup de personnes, il craint pour sa sécurité : ‘’ j’ai peur pour ma personne et pour lui (Dieng). En effet ils m’ont dit de considérer que nous sommes des gens déjà morts. Je veux juste lui dire de ne pas rentrer en guinée.’’ Selon nos sources, le jeune Dieng aurait été torturé en 2003 par un groupe de militaires alors qu’il procédait à la distribution de tracts dénonçant les dérives du régime de l’époque.

Dès après ces événements, une commission d’enquête avait été mise sur pied pour faire la lumière sur cette tuerie. Mais elle a brillé par son inaction. Les choses ne semblent pas pour autant avancer même en cette période de transition. D’ailleurs, les forces vives ont proposé au chef de l’Etat que la charge de juger les auteurs de la répression soit confiée au gouvernement de l’après transition. Comme quoi, cette question reste encore sensible. Pour l’instant, les bourreaux peuvent couler de beaux jours devant eux. Mais jusqu’à quand ?

Mamadou Samba Sow, 3e année Journalisme à Mercure. Tel : 64.68.73.

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