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25 avril 2010

Campus France Calvaire pour l’exil

Campus France

Calvaire pour l’exil

Les étudiants guinéens ayant l’ambition de poursuivre les études en France se heurtent à d’énormes difficultés, mais ils semblent pourtant se réjouir de continuer leurs études outre atlantique.

L’engouement des étudiants s’explique par le fait du nombre important de jeunes qui postulent pour l’admission auprès des différentes universités françaises. Contrairement aux années précédentes, cette fois ci la procédure ne passe pas par le bureau de Campus France à Conakry. En cause, la détérioration du climat politique depuis le massacre du 28 septembre dernier. L’enlisement de la situation a occasionné le départ des ressortissants français vivant jusque là en Guinée. Cette représentation prenait soin de suivre les dossiers de

la Guinée

(pour la demande d’un visa de long séjour à l’ambassade pour un prix de 70 euros) jusqu’à leur arrivée dans les universités françaises.

Pour cette année donc, les étudiants se sont vue obligés de passer par un autre chemin beaucoup plus compliqué mais moins coûté.

La procédure est subdivisée en deux catégorie selon le choix de l’université en question c'est-à-dire l’inscription en ligne (Internet) et celle postale. Pour la série DAP (niveau première et deuxième année) la procédure se résume comme suit : constitution  du dossier de candidature composé de 11 documents d’étude certifiés et légalisés (de la douxième à la classe en cours); remplir un formulaire d’inscription de 13 pages disponible en ligne ; le tout accompagné de deux enveloppes format A4 et de trois petites enveloppes dont une timbrée puis deux coupons réponses internationaux pour l’expédition par la poste avant le 31 mars date limite.

Pour la série hors DAP (licence et après licence) la procédure est déterminée par l’université choisie.

Dans la constitution des documents personnels, un autre fait vient s’ajouter à la régularisation du dossier de candidature, c’est le paiement de la légalisation des dossiers à 1000fg la copie. Cette pratique est nouvelle et se fait au niveau du service examens, orientations et concours scolaires. Concernant cet état de fait, le directeur adjoint du service examens a affirmé à

La Plume Plus

que ce payement relève du normal. La mesure n’a aucun lien avec le nombre croissant de demandeurs de légalisation, a-t-il laissé entendre.

Remplir le formulaire de 13 pages et s’inscrire en ligne sont aussi nécessaire en vue de faciliter l’obtention de l’admission auprès des universités françaises. Le temps presse et un réseau d’informaticiens et autres anciens praticiens du système prêtent son savoir-faire aux étudiants. La prestation commence à partir de 50.000 fg pour chaque catégorie d’incription qu’elle soit en ligne ou sur le formulaire papier. Un informaticien nous fait savoir qu’il est difficile de donner un chiffre exact sur le nombre d’inscriptions par jour car, il y a assez d’étudiants intéressés.

L’autre problème est celui lié au manque de coupons réponse internationaux qui s’est posé à la poste. Les rares qu’on trouve dans quelques lieux de Kaloum oscillent entre 60.000fg à 100.000fg, le prix officiel lui étant estimé à 25.000fg. Dans une agence de l’office de la poste guinéenne, un employer a laissé entendre que la rupture de stock est due à la faiblesse de la commende que

la Guinée

a fait du côté de

la Suisse.

A cette situation s’ajoute le prix d’un timbre pour une petite enveloppe à 5000fg plus la somme de 15.000fg pour le prix de l’ensemble du colis à expédier.

Rencontré à la sortie de la poste, un étudiant ayant terminé ses démarches d’expédition partage sa crainte au niveau de la sécurité des dossiers à expédier. Selon lui, il semblerait qu’il y ait des risques de vol des coupons réponses par les postiers guinéens.  Il craint que l’enveloppe ne soit ouverte et vidée ainsi d’une partie de son contenu.

A voir tous ces efforts fournis par les étudiants guinéens avant même l’entrée à l’ambassade, on se demande réellement qu’est-ce qui les incite à vouloir autant poursuivre des études en France ? Face à cela, un étudiant en licence droit privé à Mercure s’explique ‘‘on a constaté que les diplômes internationaux sont les plus respectés. Ceux qui les détiennent gagnent facilement un emploi à leur retour dans le pays, alors nous aussi on est tenté par cette volonté de réussir’’.

Eh oui, le manque d’une bonne formation ne peut que favoriser la fuite des cerveaux. Comment alors faire pour freiner cette fuite ? Là  est la grande question.

Barry Amadou, 2e année journalisme à Mercure. Tel : 64.75.33.58 baryamad@yahoo.fr

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