Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Plume Plus
Archives
La Plume Plus
Newsletter
La Plume Plus
26 mars 2011

Toilettes à haut risque

Ecoles guinéennes

Toilettes à haut risque

Faire un tour dans une toilette de la plupart des écoles guinéennes, revient à un regret. Les odeurs nauséabondes vous accueillent à bras le corps.

Du lycée 1er mars de Matam en passant par ceux de Kipé, Coléah, 2 octobre, la situation est presque identique. Dans la plupart des cas, il y a crise d’eau. A côté de cette réalité amère, il y a également le manque d’entretient.

Soumah Mohamed de la TSS (terminale sciences sociales) du lycée du 2 octobre s’indigne de l’état des toilettes de son école ‘’ le matin quand tu viens, tu trouves des excréments sur tous les carreaux.’’ Un autre élève, Cissé de la TSS3, accuse les autorités ‘’les autorités ne font rien. Ces toilettes ne sont pas dignes d’une école en pleine capitale.’’

Souvent, très souvent d’ailleurs, les élèves des écoles publiques accusent leurs responsables de ne pas prendre l’argent de la contribution parentale pour faire face aux problèmes des établissements. Pourtant, Mr Alpha Oumar DEM proviseur du 2 octobre, précise ‘’le coût que la rénovation de ces toilettes demande ne peut pas être supporté par le bureau de l’APEAE (association des parents d’élèves et amis de l’école). Dans les 5000fg, l’école ne reçoit que 3000. Le reste revient à l’APEAE régionale.’’

Au collège de Kipé, nous avons visités des toilettes en état de délabrement avancé. Dans cette école, existent 2 blocs soit un pour les filles, un pour les garçons. Celui des garçons n’a même pas de tôles. Certaines toilettes restent d’ailleurs toujours fermées.

Aux lycées de Matam et du 2 octobre, l’eau est partout. Pour y pénétrer, vous devez faire attention à l’état de santé de vos chaussures. Sinon, bonjour l’inondation !

A l’intérieur du pays, le constat est également peu reluisant. Au lycée Cabral de Mamou et au complexe scolaire Williams Macaulay de Pita, des élèves nous ont indiqué qu’ils ne font pas recours aux toilettes en raison de leur mauvais état. Une élève de Mamou qui a vécu en Côte d’Ivoire a laissé entendre que dans ce pays, des services d’hygiène s’occupent de la propriété des écoles. ‘’C’est dommage qu’en Guinée, on envoi des élèves punis pour nettoyer les toilettes.’’ Regrette la jeune demoiselle.

Toutes fois, certaines écoles font l’exception. Au collège de Ratoma par exemple, les cabines présentent un signe acceptable. Cet état de fait se remarque aussi au lycée Le Salem où il existe de l’eau et des boîtes pour ceux qui désirent satisfaire leurs besoins. Comme on le constate donc, il y a péril en la demeure. La question qu’on peut bien se poser est de savoir comment faire face à cette situation ?

Mais en l’absence d’une solution générale, chaque école se planifie. Au 2 octobre, Mr DEM s’est vu obligé de faire appel à GUICOPRESS pour tenter de restaurer ses toilettes malades. L’appel du proviseur est tombé dans les oreilles attentives de Kerfala KPC Camara, le patron de l’entreprise. Mais comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que le Président Alpha Condé vient d’ordonner l’arrêt des chantiers de la guinéenne de construction et de prestation de services.

Les vœux du proviseur de voir la tuyauterie des WC de son école refaite, risquent de ne pas se réaliser de si tôt. Georges Guilavogui du lycée de Kipé lui, a dû mettre la main dans ses poches pour rendre fréquentable les toilettes de son établissement. ‘’J’ai déboursé un million de francs pour la vidange, a-t-il indiqué.’’ Même son de cloche au collège 1 de Bonfi. Mme le principal, Diallo Fatoumata Binta, dit avoir elle-même construit les toilettes de l’école avec l’argent de l’APEAE. Eh oui !

Mamadou Samba Sow

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité