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31 décembre 2011

Système éducatif guinéen Chronique d’un mal profond

Système éducatif guinéen

Chronique d’un  mal profond

L’école guinéenne traverse une situation très difficile. Du manque d’enseignants qualifiés, à la pléthore dans les salles en passant par l’insuffisance d’équipements, la crise perdure.

Le mal qui ronge le système éducatif remonte à plusieurs années. Du coup, la débâcle au baccalauréat, au BEPC et  à l’examen d’entrée en 7 e année, n’est donc pas un fait du hasard.

En effet, le premier ministre Mohamed Saïd Fofana n’a pas hésité à parler d’accumulation d’erreurs pour qualifier cet échec grandissant. Même si le ministre de l’enseignement pré universitaire estime que cet état de fait va permettre d’identifier les problèmes du système éducatif, il y a lieu de préciser qu’il n’y a point de longues réflexions à faire. Le mal existe, persiste et est connu de tous. Du gouvernement aux parents d’élèves en passant par les enseignants et les élèves, chacun sait qu’il a sa dose de responsabilité.

Comment comprendre que dans un pays indépendant depuis 1958 que la part du budget national allouée à l’éducation tourne autour de 12 à 16% ?

Comment veut-on qualifier un tel système alors que dans les pays de la sous-région la moyenne est de 25 à 40% ? Certes, il est aisé de se livrer à de beaux discours du genre : ‘’ Nous plaçons ces examens sous le signe de la tolérance zéro’’, mais, il est primordial d’arrêter ce cirque.

Qu’on arrête donc de sacrifier la jeunesse guinéenne ! Un penseur français a dit : ‘’le peuple qui a les meilleures écoles est le meilleur peuple, s’il ne l’est pas aujourd’hui, il le sera demain.’’

Pourtant, en Guinée, l’école est reléguée au second plan. Bâtiments vétustes, inexistence d’équipements (laboratoires, bibliothèques, centres informatiques), enseignants mal formés, c’est l’image qu’offre notre école.

Pour parvenir à une bonne éducation, il n’y a pas de magie. Il suffit de rompre avec le passé, bref investir dans l’enseignement. L’Inde, la Thaïlande, la Corée du Sud, la Malaisie…ces pays doivent leur essor dans le sérieux qu’ils ont accordé à leurs secteurs éducatifs.

Avec 30% de réussite à l’entrée en 7e année, 21 au brevet et à peine 20% au bac, l’échec des élèves traduit sans doute un échec global.

Depuis des années, l’enseignement est victime de profanation. De nos jours est enseignant qui le veut. Des jeunes parfois diplômés sans emplois, parfois sur les bancs remplacent progressivement les vieux enseignants usés par tant d’années de labeur et parfois dans la misère.

L’enseignement privé considéré comme une alternative pour une bonne formation est malheureusement à bien des égards une copie conforme du public.

Par la faute des cadres des départements en charge de l’éducation, des écoles poussent de partout. Du simple garage, à une salle à manger d’un immeuble en panne de preneurs, tout peut être une école.

Avec des billets de banque, on peut acheter les notes, les diplômes au grand dam de la nation. L’école n’est plus qu’un simple lieu de loisir pour de nombreux élèves et enseignants. Les boîtes de nuit, les baladeurs MP3, les jeux-vidéos et téléphones portables remplacent la pédagogie et la discipline.

Les résultats catastrophiques enregistrés dans les différents examens nationaux cette année pourraient servir de leçon et de levain si des mesures concrètes sont appliquées pour redresser le système éducatif guinéen.

Mamadou Samba Sow

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