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27 avril 2016

Diérétou Diallo, une étudiante guinéenne en France lance sa WebTV

Talent-jeune

Diérétou Diallo, une étudiante guinéenne en France lance sa WebTV

Actuellement étudiante à Toulouse, Diérétou Diallo est détentrice d’une licence en économie-sociologie et achève un cursus en journalisme. Blogueuse sur mondoblog.com, une plateforme de radio France internationale, mademoiselle Diallo est web-activiste, membre de la ligue africaine des blogueurs Afriktiviste et auteur sur entrenous.net. Elle a fait l’école maternelle à Kamsar et après la mutation de sa mère à Conakry, elle a fréquenté la Sainte-Marie où elle fait le primaire et le secondaire.

dieretou diallo jpg

La Plume Plus : une idée sur vos débuts dans l’activisme sur le web

Diériétou Diallo :   est-ce que c’était vraiment de l’activisme ? J’ai eu internet très tôt à la maison à une période où internet était un luxe pour pas mal de guinéens.  Je pense que c’est ce qui a provoqué un déclic chez moi, j’avais un modem à la maison. Très tôt je me suis intéressé à tout ce qui est nouvelles technologies de l’information et de la communication. Je devais avoir entre 15 et 16 ans.

Parlez-nous de votre webtélé 

La webtélé s’appelle entrenousTV, le site c’est entrenous.net. La cible première c’est la diaspora guinéenne dans des pays comme les Etats-Unis, la France, le Canada, la Chine etc. J’ai remarqué une chose, la plupart du temps, il y a des politiques mises en place pour les jeunes guinéens vivant en Guinée, mais on oublie qu’il y a une diaspora qui compte revenir. La plupart des jeunes avec lesquels j’échange compte revenir plus tard. Le but de la webtélé c’est de donner une tribune à ces gens là pour venir s’exprimer, dire leur ressentiment sur comment avance la Guinée. Mais on n’exclue pas de parler des jeunes guinéens vivant en Guinée comme l’autre fois on a fait un focus sur un jeune Mamoudou Diallo qui a lancé une application à Conakry. Lorsqu’on en a parlé, des médias en Guinée ici on fait échos notamment guinee360.

Comment vous faites votre travail ?

Ce n’est pas une entreprise classique. On est tous étudiants, on est bénévole. On y accorde du temps, de l’énergie parce que pour nous c’est important, c’est une webtélé militante qui prend position carrément. Elle ne prend position ni pour un parti politique, ni pour le gouvernement, mais elle prend position pour la population guinéenne. On a des contributeurs un peu partout. On a une antenne en Guinée, au Canada, en France, ces personnes là apportent du contenu qui fait vivre la webtélé. On n’est pas encore des journalistes professionnels, on est entrain d’apprendre, on va sur le terrain et on met ça au service des guinéens. On n’a pas de studios parce que la plupart du temps on décide du cadre à la dernière minute.  Mais on a une agence audiovisuelle, c’est du journalisme qui bouge.

L’autre sujet, c’est l’immigration. Des jeunes guinéens meurent en Méditerranée, votre réaction

Je trouve cela très dommage. Ça me fait penser à un article que nous avons publiés il n’y a pas très longtemps ‘’partir est toujours la solution ?’’ Moi je suis allé faire mes études en France mais j’étais psychologiquement prête à rester en Guinée. Quand j’ai fini le bac, il y avait trois choix qui s’offraient à moi : le Canada, le Maroc ou la France. Le Maroc j’avais dis non et si le Canada et la France ne marchaient pas, j’allais rester en Guinée. Pour moi c’est assez dommage de vouloir coûte que coûte partir parce qu’on a une vision idéalisée de ce qui est l’extérieur. Ce n’est pas de leur faute aussi c’est parce qu’on leur projette une vie meilleure, lisse, épurée qu’on a au prix de mille efforts. On peut faire plus de chose ici que là-bas parce que là-bas tout a été fait et ici il y a beaucoup à faire. C’est pour cela que moi je reviens de plus en plus. D’ailleurs, dans un futur proche, je compte m’installer ici après mes études. Je me rends compte qu’on est mieux chez soi. Quand je reste beaucoup de temps là-bas, il faut que je reviens faire un bain ici parce qu’après je suis déconnecté de mon milieu naturel, biologique. Il y a le déclic qui est entrain de se faire, tous ceux qui  partent veulent revenir.

On va terminer par la situation de la femme guinéenne. Vous pensez qu’elle a connu une évolution ?

Lorsqu’il y a eu les viols, j’ai vu des choses qui m’ont scandalisé. On cherchait à justifier ces viols, on disait ces filles là ne sont pas sérieuses, une fille sage ne se serait pas retrouvée là. Mais c’est quoi une fille sage ? Une fille sage, c’est celle qui n’a pas de copain, qui ne sort pas ? C’est quoi cette volonté d’enfermer la femme dans des carcans, de vouloir lui mettre des bornes ? Il faut que la société guinéenne apprenne à respecter sa femme, à lui donner les moyens de s’épanouir. Moi ma famille m’a protégé, mais elle ne m’a pas enfermé. Quand je vois des choses sur internet, je suis ébahi notamment quand je vois des jeunes intellectuels  qui défendent l’excision soit disant que c’est religieux alors que jamais cela n’a été prouvé dans le coran ou dans un autre livre religieux. La législation guinéenne devrait être durcie concernant la femme. A mon avis, il y a beaucoup de laxisme. La polygamie est interdite, mais elle est quand-même faite. Il y a une certaine contradiction, on interdit les choses mais on dit c’est dans la culture, on laisse faire. Si c’est dans la culture, autant ne pas interdire. Tout cela devrait être revu par l’Etat.

Mamadou Samba SOW 

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