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27 mars 2007

les eleves victimes de la greve en guinee

Grève générale en guinée

Le cas de certains élèves victimes

Ces dernières années, les élèves et étudiants guinéens ont souvent été la cible des forces de l’ordre lors des incessants débrayages que notre pays a connus. Qu’il s’agisse de marches de protestations contre le manque de profs, de manifestations contre la hausse du prix du carburant…Les élèves ont durement payé le prix de soulèvement. Le plus lourd bilan en vie humaine aura été enregistré le 12 juin 2006, lorsque des milliers de lycéens descendent dans les rues du pays pour dénoncer l’annulation du Bac. A Conakry, les élèves prennent la direction de Kaloum( Centre des affaires) et trouvent sur leur chemin : Gendarmes, policiers, bérets rouges, postés dans différents endroits de la capitale et surtout au pont du 8 novembre.

Très longtemps, les élèves et étudiants ont été la seule force capable d’exprimer son ras le bol au bon moment. Quoi qu’il en soit, la crise que vient de traverser notre pays a laissé des traces inoubliables. Des jeunes qui auraient pu servir la nation ont été froidement assassinés, alors qu’ils réclamaient des meilleures conditions de vie. Voici le cas de quelques victimes.

Abdourahmane Tounkara élève au Lycée de Kipé en classe de Terminale Maths, tué le 22 janvier 2007.   

Né le 5 novembre 1988 à Conakry, fils de Amadou Bailo et de Barry Fatimatou, Abdourahmane a été tué à Hamdallaye, un des quartiers chauds de Conakry. La victime a été mortellement touchée par une balle au cou, alors qu’il s’était réfugié derrière un petit conteneur. Sur sa carte scolaire ‘’Spécial examen’’ avec laquelle il a fait le Bac1 en 2006, il portait le PV 10733. Abdourahmane issu d’une famille modeste avait deux frères dont l’un fait la 7eme année et l’autre la chaudronnerie. Sa mère, ménagère de son état, mariée à un tailleur a accepté de nous parler du drame.

« Mon fils a été tué par exprès alors qu’il se trouvait derrière un conteneur. Il attendait  que la situation se normalise pour rejoindre notre domicile( situé non loin de la mosquée Kabalaya) pour prendre son petit déjeuner. C’est alors qu’arriva un groupe de soldats en provenance de Petit Simbaya, dans une camionnette qui pourrait porter le No 5.

C’est ainsi qu’un militaire qui savait tout de sa présence, ouvrit le feu. La balle perfora le conteneur avant de l’atteindre sur le cou. Tounkara s’écroula et un autre soldat dit à celui qui avait tiré «  Il n’est pas encore mort ! ». Comme pour dire « achève-le ! » et aussitôt retentit le deuxième coup.

De la solidarité, Mme Barry affirme en avoir eu « Beaucoup de délégations sont venues nous rendre visite et nous réconforter »

En ce qui concerne une probable plainte de la famille contre les ou l’auteur, elle affirme «  L’autorité aurait mieux fait d’écouter les guinéens à temps, cela aurait permis d’éviter ce que nous vécus. Je suis derrière mon époux, déjà une mission nous a rendu visite en l’absence de mon mari, c’était pour savoir si nous sommes prêts pour porter plainte. A son retour, monsieur a donné son accord et la mission, devait repasser afin que les dossiers soient constitués. Vous savez, quand vous élevez un enfant, vous financez ses études et qu’un autre vient vous le tuer, c’est vraiment dure. Pour ma part, je me remets à la volonté divine, mais je ne pardonnerais pas ! »

Koné Saliou, 11eme SS. L. Bonfi, blessé le 10 février 2007.

« J’ai su que dès la nomination de Mr Eugène au poste de Premier ministre le 9.2.07 les choses n’allaient pas bien. Le lendemain, nous devrions composer. Mais, jusqu’à 9h, nous n’avions pas de profs. C’est ainsi que les collégiens et lycéens se livrèrent à un jet de pierres entre eux. Il faut noter que lorsque nous étions dans la cour, nous fîmes, alertés par le bruit des sirènes du cortège présidentiel. En fait, le président se dirigeait vers Gbéssia. A son retour, les élèves de Bonfi étaient dans la rue. Aussitôt, les bérets rouges se mirent à tirer dans tous les sens, provoquant la panique. Pour nous, il fallait choisir entre : Rester sur la chaussée et mourir ou se plonger dans les caniveaux pour se sauver. Finalement, il fallait choisir le deuxième.

Au cours de ce sauve qui peut ? . Je fus blessé au-dessus de la lèvre supérieure. Après le passage du cortège, un syndicaliste qui passait dans sa voiture nous prit pour l’hôpital Donka. Nous étions quatre blessés dont un vieux prof Kissien. Après les soins, puisque mon cas était moins grave, je demanda qu’on me ramène chez moi. C’est ainsi que La Croix Rouge m’envoya jusque chez ma grand-mère à Bousssourah.

Je pense qu’il n’est pas évident qu’on tire sur les personnes comme si, ces  sont  des animaux. »

Sow Mamadou Samba

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