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27 novembre 2007

l'épineuse question de l'homme noir

L’épineuse question de l’infériorité de l’homme noir.

Pourquoi ne retrouve-t-on aucune trace des inventeurs et des savants d’ascendance africaine dans les divers manuels actuels ? Que cherche-t-on à cacher ? Dans quel but ?

La thèse coloniale fondée sur une prétendue infériorité intellectuelle des noirs fut l’argument justificatif des actes les plus barbares commis envers l’humanité. C’est encore aujourd’hui l’origine historique du racisme actuel en occident.

A titre d’exemple, David Hume (1711-1776), économiste anglais influent écrivit à son époque :

"Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacité de réflexion... Il n’y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l’Europe, on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence".

Emmanuel Kant (1724-1804), grand philosophe allemand, ajouta :

"La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie".

Et en France, le comte Joseph Arthur Gobine (1816-1882), diplomate, écrivain et pionnier du racisme scientifique, ouvrit même la voie à Hitler :

"La variété mélanésienne est la plus humble et gît au bas de l’échelle (humaine)".

Tout individu censé et honnête, désireux de combattre le racisme avec une grande clairvoyance, comprend très vite, qu’il faut faire voler en éclat ces idées qui restent encore vivaces aujourd’hui.

Oui mais voilà... Le monde déborde d’individus malhonnêtes à notre égard !

Cependant, il faut savoir que l’histoire officieuse (cachée) sait, que depuis l’antiquité, tous les étrangers (historiens, explorateurs, Arabes, Européens, Chinois, Hébreux, etc...) qui ont posé leur pied sur le sol de l’Afrique ont toujours décrit les grandes civilisations qu’ils ont vu avec des termes plus qu’élogieux. Nous pensons à l’Egypte antique (Kemet), l’empire de Koush, la civilisation d’Ilé Ifé, le royaume de Zimbabwe, la civilisation Nok, l’empire du Ghana, la civilisation Ashanti, etc...

  1- Témoignages sur la grandeur des civilisations africaines

On n’en parle JAMAIS officiellement et pourtant ces témoignages existent bel et bien ! Par exemple, selon l’explorateur Léon l’Africain, les habitants de la ville de Melli dans le haut Niger étaient "riches en raison de leur commerce, car ils fournissaient les villes de Djenné et de Tombouctou en bien des produits. Ils ont plusieurs temples, des prêtres, des professeurs qui enseignent dans les temples".

L’archéologue et historien Graham Connah est formel (Cf. Africain Civilisation, Cambridge University press, 1987, p. 121 et 126). En arrivant en Afrique, les Européens ont été frappés de voir des communautés humaines hautement organisées et civilisées (highly organized communties), se livrant à un commerce prospère. Des villages, des villes et des palais, couvraient le continent. Il va même pour prouver ses dires, citer les récits d’exploration du Portugais Duarte Pacheco Pereira (Nigeria), de l’Allemand Dierick Ruiters (Bénin) et de l’anglais Towerson (Ghana).

L’ethnologue allemand Léo Frobénius (1873-1938), qui a entrepris près d’une douzaine d’expéditions en Afrique noire entre 1904 et 1935, nous a légué une description intéressante sur la situation de l’Afrique noire à l’arrivée des premiers européens (Cf. Histoire de la civilisation africaine - Léo Frobénius - traduit par Back et Ermont, Gallimard, Paris 1938) :

"Lorsqu’ils (les navigateurs européens) arrivèrent dans la baie de Guinée et abordèrent à Vaïda, les capitaines furent fort étonnés de trouver des rues bien aménagées bordées sur une longueur de plusieurs lieues par deux rangées d’arbres : ils traversèrent pendant de longs jours une campagne couverte de champs magnifiques, habités par des hommes vêtus de costumes éclatants dont ils avaient tissé l’étoffe eux-mêmes ! Plus au sud, dans le Royaume du Congo, une foule grouillante habillée de soie et de velours, de grands Etats bien ordonnés et cela dans les moindres détails, des souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os ! Et toute semblable était la condition des pays à la côte orientale, la Mozambique , par exemple".

Le témoignage du voyageur portugais Ca da Mosto à propos de la Gambie fait au 15ème siècle, confirme le point de vue de Frobénius (Cf. Relation de voyage à la côte occidentale de l’Afrique - Alvise da Ca da Mosto - 1455 à 1457) :

"Les gens (...) nous sembloyent... très noirs, tous vêtus de chemisolles blanches de coton (...) plusieurs noirs (...) se transportoyent dans nos caravelles, les uns pour voir des  choses nouvelles, les autres pour nous vendre des anneaux d’or et quelques petites besognes desquelles ils usent entre eux comme chemisolles, filets, drap de coton, tissus à la mode, les uns blancs, les autres bigarrés de vert blanc et bleu, et d’autres encore de rouge blanc et bleu, fort bien faits".

O. Dapper nous révèle aussi de nouvelles informations cruciales à propos de la Volta , du Monomotapa et de la Guinée (Cf. O. Dapper, Description de l’Afrique ; Amsterdam, 1668) :

« Dans l’Aboréa, proche de la Volta , tous les hommes parmi les Nègres portent une robe de toile de coton... et les femmes portent une robe faite à peu près comme celle des hommes (...) Au Monomotapa, les rois ne changent point de mode, ils portent une robe longue d’un drap de soie tissu dans le pays ; ils portent au côté une serpe emmanchée d’ivoire (...) Les gens du commun s’habille de toile de coton et les grands, d’indiennes brodées d’or (...) Les habitants du royaume de Guinée échangent les toiles qu’ils font (avec leur coton ) (...) Les Nègres de Wanqui ont de l’or et savent faire de forts jolis habits dont ils trafiquent avec les Arcanistes ».

Enfin notre voyageur arabe Léon l’Africain, de son vrai nom Hassan Ibn Mohamed el Wazzan ez Zayatte, nous laissa aussi au 16ème siècle une description précieuse des habitants du Dongola :

« Les habitants sont riches et civilisés, parce qu’ils font le commerce des étoffes, des armes et de diverses autres marchandises en Egypte ».

L’historien africain Ibrahim Baba Kaké confirme que les grandes villes africaines précoloniales étaient des centres de savoir et d’échange entre érudits Arabes et Africains (Cf. Ibrahim Baba Kaké, Combats pour l’histoire africaine, éd. Présence africaine) :

"Les universités africaines étaient au Moyen Age, des foyers d’une intense activité culturelle. Les villes comme Oualata, Djenné et surtout Tombouctou, avaient déjà leurs universités. L’université d’Al Azhar au Caire, l’université Karaouine à Fès avec l’université de Tombouctou, formèrent le triangle culturel de l’Afrique (...) Les ouvrages des écrivains et savants africains avaient été accueillis avec faveur dans tout le monde arabe. Ces faits son peu connus et pourtant, dès 1856, Cherbonneau les confirmait dans son Essai sur la Littérature arabe au Soudan : "On remarque", écrit-il, "que l’enseignement donné à la jeunesse de ces contrées avait atteint le même niveau que celui des universités de Cordoue, de Tlemcen ou du Caire" (...) Il se formait dans ces universités africaines de véritables lignées de lettrés dont Ahmed Baba était le modèle le plus représentatif. Ce savant dont la renommée déborda largement les limites de la Nigritie , avait saisi toute la subtilité de la pensée arabe de son temps (...) On lui attribue un nombre considérable d’ouvrages traitant du droit musulman, de la grammaire, de l’ethnologie, de la logique, etc... (...) Il y a une dizaine d’années, Mohammed Ibrahim al-Kettani a commencé l’inventaire des manuscrits de l’Occident africain dans les bibliothèques du Maroc (Cf. Hesperis, 1967), sa moisson s’est révélée très fructueuse. Il est écrit à ce sujet : "Il existe dans les bibliothèques du Maroc, une quantité d’ouvrages dus à la plume d’une quinzaine d’auteurs d’Afrique occidentale. Le total général de ces livres se situe autour de trois cents, près d’une centaine sont dus au seul Ahmed Baba". On peut donc affirmer que pendant les XIVème, XVème et XVI ème siècles, la philosophie et les sciences s’épanouissaient au même degrés sur presque tous les points du continent africain".

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