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27 novembre 2007

le toup-pal au foutah ou la fête des boeufs en pays peulhs

Guinée culture C’est le nom que porte cette nouvelle rubrique que nous nous proposons d’animer désormais. Elle vise à faire connaître à nos lecteurs les valeurs culturelles de notre pays. Car, le monde dans lequel nous vivons reste marqué par la guerre des civilisations. Nous ne pourrons avoir une place dans le concert des nations que lorsque nous arriverons à comprendre que notre société a des valeurs culturelles que nous devons promouvoir cela passera par le rejet de ce complexe d’infériorité que nous nourrissons vis-à-vis de nous même. Si vous avez des informations capitales sur vos us et coutumes, faites les partager à nos lecteurs en nous les envoyant pour publication. Dans ce numéro, nous vous parlons du Toup-pal ou la fête des bœufs en pays peulhs (Fouta Djallon). Les peulhs furent jadis un peuple de pasteurs, un des plus importants d’Afrique où ils sont établis dans la presque totalité. Pour le cas de la guinée, ils fondèrent entre le XIIIe et XVIIe siècle, un royaume théocratique dans l’ex Djallonkadougou (moitié nord de la guinée). Le royaume ainsi créé porta le nom de Fouta Djallon (pays des peulhs et des Djallonkés unis dans et par l’islam après plusieurs années d’affrontements sanglants). Cette région fut choisie comme zone d’implantation en raison de ses riches pâturages favorables pour l’élevage. Selon un proverbe : ‘’la vache est comme le poil douloureux d’une narine.’’ Ce qui veut dire que son élevage ne donne pas de repos. Seulement voila, sans la vache, le peulh n’est plus rien. Ce n’est pas seulement une question de subsistance. Mais plutôt de culture. De métaphysique. Une telle idéologie fait que le peulh use de tout son pouvoir pour assurer la survie de l’espèce bovine qu’il considère comme partie intégrante de sa vie. D’où le Toup-Pal ou la fête des bœufs. L’évènement a lieu chaque année à trois époques différents : A l’entame et à la mi de la saison sèche, ainsi qu’en début d’hivernage dans tous les villages du fouta. Les organisateurs passent des messages aux autres contrées pour les inviter à assister à la cérémonie. La cérémonie réunit sur une plaine autour d’un trou spécialement aménagé pour la circonstance : Hommes et bêtes. On y mélange dans le trou : eau, terre légère, sel, lait de vache, matières végétales… l’opération n’est parfois pas aisée y égard à la résistance qu’oppose certains animaux, ce qui obligent les bras valides du village à se saisir d’eux pour leur administrer ce mélange devenu de la boue. Une fois l’opération terminée, arrive l’heure de la séparation moment très émouvant. Les bêtes regagnent leur monde la brousse et quant aux hommes, ils rentrent au village pour déguster à leur tour les mets traditionnels à base de maïs savamment préparés par les Rewbhés foulbés (femmes peuhles). Sur l’importance de l’évènement un éleveur affirme : ‘’il n’ y a aucun effet nocif sur la santé des animaux, il leur procure d’ailleurs une force physique et sanitaire sans égale. Ils sont remarquables rien que par leur forme.’’ Face à la disparition de nombres de pratiques traditionnelles chez les peulhs, jugées incompatibles avec l’islam, le Toup-pal reste un des derniers moyens d’expressions de la valeur culturelle d’une communauté en profonde mutation. Sow Mamadou Samba
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