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14 avril 2009

le retour de Degg g force 3

Culture : le groupe de rap Degg g force3 revient avec ‘’Reste indépendant’’

Après son premier album et quelques featurings et singles, le groupe Degg G force3 s’apprête à sortir son second album à dimension internationale intitulé ‘’Reste indépendant’’ le 26 avril 2009 au stade du 28 septembre. A retenir que ce groupe a raflé presque tous les trophées portant sur le maxi urbain de guinée. Cette foi-ci nous avons tendu notre micro à Moussa M’baye un des membre du collectif afin qu’il nous parle de leur groupe.

La plume plus : présentez-nous le groupe Degg g force 3.

Moussa M’baye : Deeg g force 3 est un groupe guinéen composé de trois membres qui sont : Moussa M’baye, Abdoulaye M’baye (Sénégal) et Moussa Camara communément appelé Mosirus. C’est un groupe qui a été créé en 1995 et qui a un album et plusieurs collaborations à son actif.

Parlez-nous de vos débuts dans la musique.

Les débuts de Deeg g force 3 ont commencé dans les années 96-97 avec d’abord une 1ère maquette que nous avons appelé ‘’ je me souviens’’,  ensuite un premier concours appelé ‘’le rap poussin’’ où Degg g force 3  a eu le 1er prix et depuis, il y a eu la saga hip hop et après le 1er album. Cette période  n’a pas été facile pour le groupe parce que nos familles n’étaient pas tellement d’accord qu’on fasse de la musique. On était à l’école et on devait éviter de fréquenter les gens qui font le rap et éviter d’être dans ce milieu parce que c’est un milieu synonyme de délinquance à l’époque.  Le rap était tellement mal compris que forcement les parents n’aimaient pas voir leurs enfants dans ce milieu.

En quoi expliquez-vous votre succès ?    

Je pense que c’est le travail, c’est aussi le fait que nous croyons à ce que nous faisons et on aime cela. Donc si vous aimez ce que vous faites et vous le poursuivez normalement, ça doit marcher.

Evoquons maintenant votre discographie et les différentes tournées que vous avez eues à effectuer ?

Côté discographie nous n’avons pas mal de choses: Afrique Hard cord en 2000, Mach Allah en 2001, Beng compilation 2002, Freedon fighters 2003, c’est un album qui a été fait à Dakar dans le studio de Youssou Ndour avec beaucoup d’artistes africains. Ensuite, il y a eu

la Saga

hip hop vol 2 en 2003 et aussi l’album ‘’jusqu’au bout’’ que nous avons commencé en 2004 et qui est sortie finalement en 2005. Parallèlement, nous avons fait ‘’rappons tous le Sida’’ qui est un projet de contact évolution, il y a aussi le projet AURA qui est l’histoire extraordinaire des enfants de potopoto commencée en 2004 et enregistrée en 2005 pour ne  sortir qu’en 2008.  Pour ce qui est des tournées : la première sortie de Degg g force

3 a

été Bamako en 2002 et ensuite en janvier 2003 on a  fait un concert avec Ideal Black Girl. En 2004 on a été au festival hip hop Award au Sénégal, parallèlement il y a eu la tournée Potopoto. Déjà en 2004 nous avons fait le Burkina, le Sénégal,  et en 2005 on a fait le Burkina, le Mali,

la Mauritanie

, le Niger,

la Gambie

, en gros une dizaine de pays africains. Le but de ces activités était de promouvoir le droit des enfants. En décembre 2008 nous étions en France pour un concert par rapport à la journée européenne de développement, on était avec Abdoulaye Scandale et c’était une occasion aussi de mettre en place les préparatifs de la sortie de l’album ‘’ Reste indépendant’’ en France. Dans notre calendrier, il était prévu  des tournées toujours en France, elles devaient démarrer le 25 de ce mois. Mais nous avons dû rejeter cette date parce qu’on ne pouvait pas jouer là-bas le 25 et être à Conakry le 26.

Avez-vous bénéficiés de trophées pour votre 1er album ?    

D’abord nous avons commencé avec le trophée du concours Rap Poussin en 1999, ensuite les journaux nous ont qualifié de révélation du rap en 2000. En 2001, nous avons raflé le meilleur album rap du Djémbé d’or, nous avons eu le prix du meilleur album rap de 96 à 2002. Les autres prix remportés sont : le prix du morceau succès, le prix de la meilleure vente de tous les temps, celui de la meilleure voix soul, le prix de la meilleure prestation scénique, en 2005 nous avons eu

la K

7 d’or du meilleur album rap, du meilleur rappeur et la meilleure voix soul. Toujours au cours de la même année, le meilleur album du Djémbé d’or nous a été attribué.

Qu’est-ce qui explique votre originalité ?   

Je pense que la raison c’est peut être la chance d’avoir deux cultures très riches à savoir la culture guinéenne et sénégalaise. Mais le plus important est que Degg g force 3 ait voulu s’identifier à sa culture, à ses origines, donc je pense que c’est surtout cela notre atout.

Comment expliquer le long silence entre votre premier album et ce second ? 

Il n’y a pas eu de long silence parce que chaque année nous sortons soit dans des compilations, soit dans des maxis ou dans des projets d’albums. Nous travaillons avec des gens professionnels qui pensent qu’à chaque fois si un artiste ne sort pas, c’est qu’il est sur un projet. Je pense que nous avons essayés de nourrir cette actualité au fil des années et ça nous a permis d’être présent tout le temps et justement de rompre le silence qui s’était installé entre 2001 et 2003.

Quel regard portez-vous sur le hip hop guinéen ?  

Le rap guinéen est entrain d’évoluer, il y a eu peut être un moment où ça n’allait pas du tout, on n’avait pas de très grands albums. Cependant, depuis deux années il a pris de l’envol. La preuve est que si vous venez à un concert, il y a un Big Dré qui monte sur scène et tout le public se met à reprendre tous les textes de l’album de cet artiste. C’est vraiment impressionnant. Aujourd’hui, le mouvement reggae monte en force et nous, c’est tout cela que nous appelons le hip hop. C’est tout cela que nous appelons la musique urbaine de guinée et donc quand on regarde par rapport aux autres pays d’Afrique, nous n’avons rien à les envier. Ici, entre nous on pense que ça n’avance pas, or le problème est qu’il n’y a pas d’industries musicales, il n’ y a pas de marché pour la musique. Il faut savoir qu’on est dans un pays où la masse salariale n’est pas aussi grande et où le pouvoir d’achat est très faible. Donc, si tu dois choisir entre acheter un cahier et une bande, le choix est vite fait. Mais nous espérons que la situation changera.

Votre album qui sort aura quelle tonalité ?   

C’est un album qui va être très engagé parce que, il se veut être une plate forme de discussions avec les jeunes africains sur les problèmes concernant le continent. Mais aussi, il veut redonner l’espoir à l’africain. Lui dire que c’est possible de réussir, que c’est nous la solution aux problèmes africains. Donc, il faut qu’on arrête de penser que l’occident peut faire les choses pour nous. C’est nous l’avenir, c’est nous la solution aux problèmes guinéens. Nous devons nous battre pour faire avancer les choses chez nous, c’est un message d’espoir pour dire nous sommes tous des savants, des visionnaires et des grands hommes, mais aussi des gens capables de construire des nations. Etant jeunes, nous devons garder cette confiance en nous et savoir que nous avons toutes les potentialités pour réussir. 

Pourquoi le titre Reste indépendant ?    

Pour rester indépendant il faut pouvoir être autonome, il faut que vous puissiez vous prendre en charge, vous former, ne pas tout le temps compter sur les autres pour faire votre vie. Donc, reste indépendant est un message à l’endroit du jeune guinéen, cela pour dire qu’il faut qu’on se prenne en charge. Depuis 50 ans la guinée est indépendante, mais on attend toujours de l’aide extérieure, on attend toujours et depuis 50 ans rien n’a été fait pour faire avancer la situation. Il est question pour nous de nous débarrasser de ce complexe et de se dire que oui c’est nous la solution à nos problèmes. Ce n’est pas les autres qui viendront faire le travail à notre place.

Votre dernier message.

Big up à tous les mouvements hip hop surtout nos aînés, quand je dis les aînés je peux citer Raisonnable Djély, Légitime défense, Kill Point qui ont commencé ce combat et qui se battent jusqu’aujourd’hui. Le jeune guinéen doit être conscient, si l’eau doit être ici, si le courant doit être ici, si le guinéen doit toujours prospérer, c’est nous qui devons faire en sorte que ça puisse arriver. Que chacun se batte dans son domaine et qu’ensemble nous puissions réussir le changement tant attendu.

Entretien réalisé par Amadou Barry, 1ere année journalisme à Mercure. Tel : 64.75.33.58 baryamad@yahoo.fr

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