Paracétamol Sécurité ou danger ?

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             Paracétamol Sécurité ou danger ?

Le paracétamol est un des médicaments les plus utilisés en Guinée aussi bien dans les structures sanitaires que par la population qui recoure à l’automédication dans sa quasi-totalité. Connu pour ses propriétés antalgiques (qui luttent contre la douleur) son utilisation se fait le plus souvent de façon abusive et insouciante.
Il est utilisé par nos populations pour pallier aux céphalées (maux de tête) début de fièvre, des douleurs de toutes sortes sous forme de Parafizz, d’Efferalgan et d’autres gammes de produits qui en contiennent.
La plupart des patients admis dans les structures sanitaires, leur interrogatoire révèle la notion de prise de médicaments dont le paracétamol occupe la première place et parfois à des doses élevées d’où l’intoxication médicamenteuse aboutissant à des complications nombreuses et pire faussant dans certains cas le diagnostic car capable de masquer les signes fonctionnels (signes extérieures observés par le médecin) qui orientent le patient.
Il faut rappeler que tout médicament est un poison s’il est utilisé à mauvais escient d’où la nécessité de ne pas en abuser. Le médicament n’est pas un bonbon qu’on peut sucer à volonté ou lorsqu’on a envie de mettre quelque chose sous la dent.
Selon BBC News, le docteur Kenneth Simpson et son équipe ont étudié les dossiers médicaux de 663 patients qui souffraient de lésions hépatiques induites par le paracétamol.
Les 161 patients qui avaient fait des surdosages échelonnés, sur une période de 6 ans, pour calmer des douleurs chroniques étaient plus susceptibles de développer des problèmes au foie et au cerveau et d'avoir besoin d'assistance respiratoire. Aussi, ils seraient plus exposés à la mort à la suite de complications.
Selon le professeur Roger Knaggs, le message est clair:
«Si vous prenez plus de paracétamol que la dose recommandée [8  comprimés de 500mg], vous n’améliorerez pas la maîtrise de la douleur, mais vous endommagerez votre santé.»
L’étude montre également que les patients qui prennent ces comprimés au-dessus de la dose recommandée le font essentiellement pour soulager des maux de dos, de tête ou de dents. Et qu'ils ont en moyenne 39 ans et sont plus susceptibles d’abuser de l’alcool.
En définitive, cette expérimentation met en avant le fait que le «surdosage accidentel de paracétamol peut avoir des conséquences plus graves qu’une seule surdose dans une intention suicidaire»
Comme le signale cette étude réalisée par des scientifiques avertis, il n’est pas interdit  de prendre du paracétamol (et par déduction tout autre médicament) mais plutôt de ne pas en abuser c’est-à-dire aller au-delà de 4g. L’automédication est un phénomène très ravageur dans les pays sous-développés dont le nôtre fait parti. Pour s’en rendre compte, il faut se rendre dans les structures sanitaires. D’ailleurs, les pharmaciens ne diront pas le contraire. Dr Fodé Oussou Fofana en sa qualité de président de l’ordre des pharmaciens avait déjà interpellé les autorités à l’époque sur ce problème de santé publique. Si le paracétamol à doses élevées en bon état peut causer des dégâts sur la santé humaine, que dire du paracétamol mal conservé et à doses élevées ? Tout homme réfléchi sait que la deuxième situation deviendra plus grave que la première.
Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires dans les écoles, universités et partout où cela est nécessaire afin d’informer la population sur les dangers de l’automédication et de définir des stratégies pour que celle-ci ait accès aux soins de santé de base car il ne faut pas se mordre la langue en oubliant que l’automédication découle dans la plupart des cas de l’absence de moyens chez nos pauvres populations d’où la nécessité de l’implication des services de l’Etat.
Diallo Alpha Oumar étudiant  en 1ère année  médecine université de Mons Belgique.