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27 novembre 2007

interview de DJ Awadi

ACulture : Rencontre avec Awadi Dans le cadre de nos rencontres avec les artistes surtout du milieux Hip-hop, nous interviewé pour vous la star sénégalaise Awadi. Il parle ici de sa carrière, du rap guinéen, de l’immigration et pleine de choses. La plume+ : Tu est aujourd’hui un grand artiste rappeur africain, quand et comment es-tu entré dans la musique ? Awadi : je suis entré par la danse. J’étais au début un breakeur. Je faisais la brak-danse. Et ensuite à la maison mon père jouait de l’orgue. Donc voila au fur et à mesure on a commencé à singer les américains, à essayer de faire comme eux. Les morceaux de beak-danse c’était seulement ça qu’on écoutait. D’abord, c’était les copies, puis on a commencé à faire nos propres textes. Te rappelles-tu exactement la date et qu’est ce qui t’a poussé à faire la musique ? C’était juste pour m’amuser hein ! Il n’y a pas une autre raison. Je ne le faisais pas professionnellement, c’était juste pour m’amuser. Donc, par rapport à la date c’était vers 1983-84. Aujourd’hui, tu draines derrière toi un palmarès bien garni est-ce que tu peux nous parler des moments forts de ta carrière en nous faisant un commentaire de tes meilleurs albums ? C’est difficile pour moi de regarder derrière et de parler de palmarès parce que je considère qu’il n’y a pas de palmarès et pour moi le plus important est devant. Je ne suis pas nostalgique du tout, donc je n’aime pas faire de bilan, parler de trucs en arrière ça fait perdre en temps, le plus important est devant. Cela n’empêche qu’on dise de toi un grand artiste, mais comme tu le dis on est toujours ambitieux. Tu espères être comme qui? Je ne sais pas, il y a pleins de gens que j’admire pour des raisons différentes. Je peux admirer Bob Marley, Tiken, Alpha Blondy, tu vois le plus important j’admire les gens qui ont du contenu, qui ont des textes conscients et qui ne font pas la musique pour égayer la galerie. C’est vrai que c’es important que les gens s’amusent, mais si on en profite pour donner des messages conscients c’est mieux. Dans ta carrière tu as eu à rencontrer des difficultés, quelles sont-elles ? Les difficultés c’est surtout que les hommes ne croyaient pas en nous au début. Ils se disaient qu’on était des petits qui jouaient les américains, alors que ce n’était pas le cas. Il fallait les convaincre. C’était aussi le manque de producteurs, donc il fallait qu’on se produise nous-même. C’était le manque d’encadrement professionnel par rapport à la nouvelle musique qu’on faisait à l’époque, les gens ne connaissaient pas le rap. Il fallait trouver des gens pour nous encadrer, on ne les avait pas, donc on a tout improvisé nous-même. Entretiens-tu des rapports réels avec des rappeurs guinéens si oui lesquels ? Oui depuis longtemps on a des rapports avec les rappeurs d’ici, depuis Kill Point et Bill de Sam, on a des vraies relations avec beaucoup de générations de rappeurs que ça soit Aïzéko, Deeg J Force 3, les Silatigui, Fatou Bâ…voila il yen a beaucoup avec qui on a des relations qui dépassent même le cadre de la musique ou du show- biz. Quel regard portes-tu sur le rap africain en général et guinéen en particulier ? Le rap guinéen est très bon. Il remplit des stades, il remplit des salles, il est très dynamique. Les artistes arrivent à vivre de leur art donc ce n’est pas le cas partout en Afrique. Je pense que si on regarde la mobilisation du public il est même plus dynamique que celui de Dakar de très loin. Il y a un grand festival ici ‘’Le rap aussi’’. Voila je pense que le rap en Afrique est aujourd’hui un des plus grands moyens d’expression de la jeunesse que ça soit du nord au sud, de l’ouest à l’est. J’ai eu la chance de faire plus de 40 pays en Afrique, je me rends compte partout que le medium Rap est très important. Tu as voyagé beaucoup à la découverte d’autres horizons, donc d’autres cultures. Qu’est ce que cela t’a procuré comme atout ? L’atout principal que cela m’a procuré, quand je voyage c’est la culture, c’est une meilleure connaissance de mon continent, donc de moi-même. Une meilleure foi en ce que je suis et en ce que mon continent pourrait être s’il était uni. C’est quand on voyage qu’on s’enrichit, c’est beaucoup de richesses culturelles et intellectuelles. Peux-tu nous faire une étude comparative entre le rap sénégalais et guinéen ? Non, on ne peut pas les comparer, on peut les apprécier chacun selon ses spécificités. Et je préfère ne pas les comparer mais comme je te l’ai dis tout à l’heure, ici il y a beaucoup d’atout. L’énergie qui est dans la culture ici est très forte et peut être vous n’avez pas assez de moyens technologiques, mais ça c’est un gap qui peut se combler en un an, même pas. Je ne sais pas si tu l’as constaté ici, le plus souvent quand les jeunes s’engagent dans la musique ils abandonnent les études. Est-ce qu’on peut réussir dans la musique sans pousser les études ? Je peux donner mon exemple, j’ai commencé la musique alors que je faisais la 3eme année. Cela ne m’a pas empêché d’avoir le Bac, d’aller à l’université. Bon, c’est vrai que je n’ai pas terminé l’université parce que j’étais déjà dans le domaine professionnel (la musique), mais le bac je l’ai eu, l’université je suis allé et voila aujourd’hui je gère une boîte de communication. On peut faire la musique sans les études et réussir ça c’est clair. On a vu beaucoup d’exemples, beaucoup de nos grandes stars n’ont pas fait les études, mais il faut s’éduquer, il ne faut jamais arrêter. On peut arrêter les études, mais l’éducation il ne faut jamais l’arrêter. Exerces-tu d’autres activités à côté de la musique ? Oui j’ai quelques activités. J’ai une boîte de pub, de communication, un label phonographique et donc on est dans l’évènementiel, on a une boîte de sécurité. On essaye de faire pleins de trucs, de choses pour pouvoir survivre. Peux-tu nous parler du concours télé réalité et de ton prochain album avec Smoki du Burkina ? Oui en fait, il y a une production de télé-réalité qui s’appelle Irbanko. C’est un grand concours de musique, danse et chant d’une part et de l’autre on prépare aussi un album qui s’appelle ‘’Président d’Afrique’’ où beaucoup de présidents africains ont fait des featurings avec des rappeurs. On a fait des featurings avec Sankara, Smoki et moi, Sékou Touré avec Fatou Bâ… Il y a pleins de morceaux comme ça, avec Mandela ; Lumumba, les gens vont découvrir ce produit bientôt. On a du mal à comprendre quand tu dis que vous avez featurings avec des personnalités qui sont soit décédées ou non musiciennes. Est-ce que tu peux être plus explicite pour nos lecteurs ? En fait, on a pris leurs voix et on les mixées en studio avec des textes d’artistes, c’est comme ça que les featurings se font. On a pris les archives sonores parce qu’on se rends compte qu’il faut que nos populations connaissent mieux nos vrais héros, nos vraies références. Il faut que nous même qu’on écrive notre histoire, donc c’est ça le but du jeu. On prend la voix de quelqu’un, on la mixe avec notre rap et au final c’est comme s’il était en studio. L’objectif c’est donc de mieux connaître notre histoire ? Oui l’objectif c’est l’histoire par nous même, ne pas attendre qu’on nous donne des héros, mais nous même dire voila nos héros. Des gens comme Cheick Anta Diop, Malcom X, Martin Luther King, sankara, Lumumba… voila c’est l’objectif que nous même on connaisse notre histoire et qu’on arrête de nous raconter des histoires Que penses-tu de l’immigration clandestine qui est un phénomène dégradant ? Je pense que l’immigration, il n’y a rien de dégradant, chaque Africain a le droit de voyager. Maintenant, partir dans une petite pirogue et risquer de mourir en mer, c’est de la foutaise. Mais c’est souvent parce que nos gouvernements tuent l’espoir, ne donnent pas du boulot, ne donnent pas de raison de rester que les gens partent. Nos gouvernants doivent se remettre en question. Il y a aussi que les pays Européens à force de fermer leurs frontières ne nous laissent que la mer comme échappatoire. C’est une forme de racisme et nous tous on doit condamner ce racisme. Et le concept d’immigration clandestine je ne crois pas, c’est parce qu’ils nous forcent de prendre la mer qu’on la prend. Chaque peuple, chaque être humain a le droit de voyager comme il le veut, partout où il le veut. Les Européens qui viennent ici, viennent comme ils veulent, ils prennent leurs visas ici à l’entrée sans problème. Mais nous parce qu’on est noir et pauvre ou pauvre et noir, on n’arrive pas à partir, c’est une forme de racisme que nous dénonçons. Quel est le remède dont tu proposes pour mettre fin à cela ? Déjà la réciprocité, si on nous bloque, on les bloque. Chaque fois qu’on va rapatrier un africain, on rapatrie un européen. Déjà les gens vont comprendre que ce sont des êtres humains dans les deux sens. Que penses-tu de la politique de Kadhafi par rapport à la fondation des Etats-Unis d’Afrique ? La fondation des Etats-Unis d’Afrique, pour moi c’est important, Kadhafi je n’y crois pas. Mais le projet Lumumba sur les états unis d’Afrique je crois, mais Kadhafi lui-même je ne crois pas. As-tu une appréciation sur notre journal malgré que tu aies une connaissance sommaire de l’organe? Je pense que toute initiative jeune est à saluer. Je pense que vous êtes parti de votre idée pour construire votre rêve et que le rêve ne s’arrête pas là, il peut aller beaucoup plus loin, on ne peut qu’encourager et saluer cet effort parce que c’est un effort de venir trouver un Awadi quelque part et prendre le temps de l’interviewer, remettre ça sur papier, faire la mise en page et tout…représenter cela au maximum pour faire passer le message. C’est un gros effort, on ne peut que vous féliciter. Quel est ton dernier mot de préférence un Freestyle ? Non ! D’abord je n’ai jamais de dernier mot parce que cela signifierait que tu me souhaites la mort (rire), je n’ai pas de dernier mot. Et un Freestyle dans un journal je ne sais pas ce que ça va faire (rire). Je te donne rendez-vous pour la prochaine fois pour le prochain album ! Merci ! par Diawo Barry

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