Des jeunes s’expriment sur le cinquantenaire
Des
jeunes s’expriment sur le cinquantenaire
Le 2 octobre, la guinée a fêté
l’an 50 de son accession à la souveraineté nationale. L’évènement a été célébré
dans un contexte politique, économique
et social très difficile. Du coup, nombreux ont été les guinéens à dénoncer
cette festivité qui a coûté plus de 20 milliards de francs guinéens à un pays
qui manque même d’eau et de courant après 50 années d’indépendance. Coup de
projecteur sur l’avis de certains jeunes à propos de cette fête.
Konaté Mohamed Lamine
(journaliste)
Le cinquantenaire s’est passé
plus ou moins bien. Il y a eu des défaillances qui ont émaillé l’organisation.
On devait conférer à l’évènement une dimension culturelle pour la
réhabilitation de ceux qui se sont battus pour l’indépendance du pays. Mais tel
n’a pas été le cas. Tout le monde était
au regret face à la mauvaise organisation. Ce jour, j’étais à la place des
martyrs pour la retransmission en direct au compte d’une radio privée où
j’exerce. J’avoue que ce que j’ai vu et entendu m’a laissé sur ma faim. Que de
discours pompés ! Rien n’a été dit sur la réconciliation, le pardon, la
solidarité. Il faut dire que le lendemain de l’accession à l’indépendance, des
crimes ont été commis à tort et à travers. Donc c’était l’occasion pour
adresser des propos de réconciliation et de pardon aux familles des victimes.
Mais on s’est contenté de discours fallacieux. C’est vrai qu’il y a eu la
présence de grandes personnalités politiques, mais on a constaté l’absence de
notre chef de l’Etat. Pourtant, il aurait pu assister à la cérémonie.
L’autre aspect, c’est qu’avec
tout ça, les fonctionnaires n’étaient pas encore payés. Alors, comment
voulez-vous qu’il y ait une fête avec un estomac vide ? Bref, sur toutes
les lignes, le cinquantenaire a été un échec.
Mariam Bah (étudiante en
histoire à l’université de Kankan)
Je pense qu’ils ont bien fait de
fêter le cinquantenaire, parce que c’est un moment unique dans l’histoire d’un
peuple. Mais cela n’a pas vraiment réussi, moi je ne m’attendais pas à ce que
l’organisation soit ainsi. Des fonds ont été mobilisés pour la réussite de la
cérémonie, mais aussi des gens ont été décorés alors qu’ils ne le méritaient
pas du tout. Il y a par exemple le cas du ministre secrétaire général à la présidence
de la république Alpha Ibrahima Kéïra et même le premier ministre Ahmed Tidjane
Souaré. Par contre, des personnes comme les deux leaders syndicaux :
Ibrahima Fofana et Hadja Rabiatou Sera Diallo, auraient pu être décorées.
Tibab Sandouhno manager d’artistes
De 1958 à 2008, la guinée a 50
ans. Mais rien n’a changé, si vous regardez les évènements de janvier/ février
2007 avec leurs tueries, violes et destruction, c’est la merde. Rien n’a été
fait par rapport à cette situation. Bref, le cinquantenaire a été un gâchis
total.
Propos recueillis par Mamadou Bobo Barry
étudiant à Mercure, 2e année Droit.