Échec grandissant des élèves des sciences exactes au bac
Échec
grandissant des élèves des sciences exactes au bac
Depuis l’instauration du bac
unique, beaucoup d’élèves estiment que l’accès à l’université devient de plus
en plus difficile surtout pour ce qui est des sciences expérimentales et mathématiques.
Pour preuve, au lycée de Kipé sur les milliers de candidats présentés en
expérimentale, l’école a totalisé au bac 2007, seulement 10 admis contre 60 en
2008. En sciences mathématiques, 87 admis en 2007 et 140 en 2008. Au même
moment, les élèves des sciences sociales ont raflé la plus grande part avec
toujours de forts taux de réussite.
L’échec grandissant dans ces
options crée aujourd’hui un phénomène, celui de l’exode des élèves candidats
malheureux au bac vers les sciences sociales. Car pour ces derniers, la seule
solution pour décrocher son bac consiste à se tourner vers cette science
littéraire.
Dans une telle situation, on
imagine bien que les salles de classes des sciences sociales risquent fort
d’être archi combles. Il faut noter que certaines écoles publiques étaient déjà
en manque de places. C’est le cas du lycée Léopold Sédar Senghor de Yimbaya, en
2007 les autorités ont été obligées de repartir les élèves des 11e
années sciences sociales de l’établissement, dans les écoles privées environnantes.
Pour ce qui est de la cause de
l’échec des élèves des sciences expérimentales et mathématiques, les avis
divergent. Selon certains professeurs, le manque de niveau des élèves de ces
sciences est un frein à leur réussite. A ce niveau, ils estiment que beaucoup
ont manqué la formation à la base.
Interrogés à leur tour, les
élèves pointent un doigt accusateur sur les professeurs. Ils évoquent une
certaine incompétence des enseignants, sans oublier l’absentéisme desdits
profs. Cette absence conduit au non achèvement des cours, un facteur qui joue
sur les élèves au moment de l’examen. La classe de 12e année SM3 du
lycée de Kipé, n’a pas par exemple terminé tout son programme en géométrie.
Seul le chapitre un, en géométrie et les deux premiers chapitres en numérique
ont été touchés. Les élèves pensent même que les professeurs ne prennent pas au
sérieux les cours, car passant une grande partie à faire autres choses plutôt
que d’enseigner.
D’autres élèves et professeurs,
accusent les autorités de participer à
la pagaille. A ce niveau, on estime que la programmation est male faite. Les
matières de spécialités sont ainsi fixées à des heures tardives, entre 12h -
14h ou 16h -18h. Depuis que le bac a été rendu unique, les candidats estiment
qu’ils ne devraient plus suivre de cours non liés à leurs matières de
spécialités. Ils pensent donc, que les autorités ont tort d’imposer
l’enseignement de ces matières dans la mesure où cela représente un retard dans
l’achèvement des programmes.
Le gouvernement n’est pas du
tout en reste dans cette mauvaise organisation. Une partie des élèves soutien
que le non payement des professeurs à temps est l’une des causes de l’échec des
élèves. En effet, l’homme de craie ne jouit point d’un niveau de vie à la
normale en guinée. Ils sont en tout cas, nombreux ces enseignants qui ont du
mal à trouver le transport, le prix du loyer, les dépenses, la scolarisation
des enfants….à la fin du mois.
Quant aux parents d’élèves, ils
sont naturellement inquiets d’une telle situation. Ils ne cachent plus leur
amertume face aux incessantes dépenses liées à la scolarisation des enfants.
Abdourahmane Diallo TSM3, lycée de Kipé.
Tel : 64.19.35.89