Écoles publiques : le changement se fait attendre
Écoles
publiques : le changement se fait attendre
Comme
d’habitude, les écoles publiques ont cessé de changer de visage à la veille de
toute rentrée scolaire. Cette année encore, il vous suffit d’effectuer un
déplacement pour vous rendre compte de la réalité. Pas même une couche de
peinture !
D’ailleurs, depuis leurs
inaugurations, jusqu’au à nos jours rares sont ces écoles qui ont été rénovées.
Laissés à l’abandon, ces établissements se dégradent et meurent à petit feu.
Certaines tôles se sont échappées sous l’effet du vent, si ce n’est les
plafonds qui subissent le même sort. Le manque de mobilier de bureau fait que
mêmes les professeurs n’ont plus droit au repos, en tout cas ils sont obligés
de se tenir débout durant tout le cours.
Quant aux toilettes, elles
restent impraticables et les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent sont de
nature à donner la nausée.
Pour ce qui est de la pléthore
dans les salles, elle demeure un véritable casse tête comme nous l’a souligné
Mr Billo professeur d’histoire au lycée de Kipé. Voici comment se présente le
décor pour cette nouvelle rentrée scolaire. Quelle désolation !
La question qui revient sur
toutes les lèvres, c’est quelles sont la destination et l’utilisation de
l’argent annuellement versé par les élèves au compte de la contribution de
l’APEAE (association des parents d’élèves et amis de l’école) ?
Il n’est plus un tabou pour
personne que les chefs d’établissements sont à l’affût pour que les élèves
s’acquittent de leur cotisation. Et là, toutes les méthodes sont bonnes, même
s’il faut renvoyer les élèves.
A la question de savoir où passe
cet argent ? Les élèves sont tous unanimes que les autorités empochent le
francs guinéens qu’ils versent. Pour eux, la chaîne de bouffe est longue et elle va des
responsables d’écoles, aux dirigeants d’APEAE. C’est une question de chaîne,
conclut un élève.
Tandis que les chefs d’établissements
soutiennent le contraire, c’est ce que pense par exemple René Niankoï Loua
proviseur du lycée de Lambandji : ‘’ Nous utilisions cet argent pour
juguler certains problèmes comme : le manque de place, cela en
confectionnant des tables bancs.’’
Comme preuve de ce qu’il avance,
le proviseur n’a pas tardé à nous montrer des salles pleines de bancs, alors
qu’autre fois elles étaient totalement vides.
Par contre, des élèves que nous
avons rencontrés ont tout rejeté en bloc, affirmant qu’il s’agit là d’une
simple ruse de la part du proviseur. Qu’à cela ne tienne, certaines des salles
sont toujours vides.
Comme pour dire, qu’il y a
encore du pain sur la planche. On a l’impression que ce qui reste à faire est
plus important que ce qui a été fait.
Siba Toupouvogui 4e année Animation Culturelle