Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Plume Plus
Archives
La Plume Plus
Newsletter
La Plume Plus
23 octobre 2012

Journée internationale du travail décent Le cri de cœur des travailleurs domestiques

Journée internationale du travail décent

Le cri de cœur des travailleurs domestiques

Le 7 octobre, l’humanité a célébré la Journée internationale du travail décent. Le SYNTRAD (Syndicat national des travailleurs et travailleuses domestiques - Guinée) en a profité pour appeler le Gouvernement à ratifier la Convention 189 qui protège les droits des travailleurs domestiques. Ces derniers ont marché du Ministère du Travail et de la fonction publique à la Bourse du travail (siège de la CNTG) dans la commune de Kaloum. La trentaine de travailleurs domestiques brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Les travailleurs domestiques ont la Convention 189 de l’OIT. Nous comptons sur le gouvernement pour sa ratification ». Ils entonnaient des slogans du genre : « Ma mère était cuisinière. Mon père était jardinier. Ainsi, je suis syndicaliste ». Mme Doukouré Asmaou Bah, Secrétaire générale du SYNTRAD précise le but de la caravane : « La caravane a pour but d’exhorter le gouvernement guinéen à ratifier la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail sur les droits des travailleurs domestiques. Nous souhaitons ardemment que la Guinée soit dans le cercle restreint des douze pays à ratifier cette convention en 2012, comme le recommande la Confédération syndicale internationale ». Selon Mme Doukouré Asmaou Bah, tout individu a droit à un travail décent qui lui permette lui et sa famille de mener une vie digne et subvenir à ses besoins. Cependant : « Dans de nombreux pays du monde dont le nôtre, on constate qu’il n’y a ni salaire équitable ni conditions de travail dignes à cause d’une vision économique exclusivement basée sur des intérêts égoïstes. Le combat pour un travail décent reste pourtant la meilleure manière de lutter contre la pauvreté mondiale et le but de cette journée est de favoriser les actions qui permettront d’y parvenir ».

Après avoir accueilli la caravane, M. Mamadou Mansaré, deuxième Secrétaire général adjoint de la CNTG, a renchéri : « En Guinée, les travailleurs domestiques évoluent dans des conditions pénibles avec un salaire très bas. Ces sans voix sont piétinés dans leur chair. Et pourtant, ils apportent le bien être à chacun de nous. Qui ne recourt pas à cette femme ou fille qu’on appelle « bonne » ? Quelqu’un me disait : si c’est « la bonne », alors où est la mauvaise ? C’est vous dire que vous êtes si importants dans la vie sociale que sans vous il est difficile que les foyers puissent tenir. La lutte pour vos droits est un objectif majeur pour la Confédération nationale des travailleurs de Guinée ».

En signant en juin 2011, à Genève, la Convention 189 relatives aux droits des travailleurs domestiques, pour Mme Doukouré Asmaou Bah, il ne reste à la Guinée qu’un pas à franchir : la ratification. Mamadou Mansaré est de son côté convaincu que : « La seule signature par notre pays de la Convention 189 ne signifie rien. Il faut qu’elle soit ratifiée par le Parlement. Et c’est pourquoi vous vous êtes mobilisés à l’occasion de cette journée historique du travail décent, pour inviter les Gouvernement et Parlement guinéens à ratifier rapidement cette convention pour que nous soyons parmi les douze pays. Je suis persuadé que la Guinée ne sera pas en marge, parce qu’elle a ratifié plus de conventions internationales dans le domaine du travail que n’importe quel pays du monde. Ensemble, nous allons mener la lutte pour que vos droits soient reconnus en allant vers le Gouvernement et le CNT afin qu’ils ratifient la Convention 189 » a promis le deuxième Secrétaire général adjoint de la CNTG.

Mme Condé Assiatou Sow, femme de ménage depuis quinze ans, explique : « J’ai commencé à travailler dans les familles puis avec des expatriés blancs. Maintenant ça commence à aller. Certains nous traitent bien, d’autres mal. Même le mois passé, celui pour qui je travaillais m’a mal traitée, il ne m’a pas payée. A l’occasion de cette journée du travail décent, je prie les leaders syndicaux de nous aider. Vraiment, il y a beaucoup d’entre nous qui souffrent. On nous maltraite. Les gens n’ont aucune considération pour nous. Je demande au Gouvernement de nous sortir de l’ornière en ratifiant la Convention 189 de l’OIT qui nous protège contre les abus de nos patrons ». Espérons que ce cri de cœur tombera dans des bonnes oreilles.

Diawo Barry

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité