On en à marre des pénuries

On en à marre des pénuries

Voila, je me suis réveillé l’autre jour avec la gueule de bois. N’allez surtout pas croire que je me suis saoulé la veille. Rien de tout cela !

Je n’avais même pas l’esprit à rôder dans les rues de Conakry de peur d’être victime d’une agression armée.

Vous savez avec ces coupures qui nous ont plongé au moyen âge, c’est dire que le pays avance à reculons. Un pays où il manque tout, mais les dirigeants roulent dans des 4×4 et autres pick-up. Ils construisent de belles villas, se tapent de belles femmes tout en se préparant à faire de beaux week-ends ailleurs. Au même moment, tout va mal dans le pays de la bauxite.

Et pendant ce temps, le peuple souffre le martyre. Les guinéens sont à l’heure actuelle plus que fatigués par un quotidien douloureux. Fatigués du silence coupable des autorités, lesquelles sont emmurées dans leurs bunkers et restent insensibles à la souffrance du peuple. L’électricité fait son tour de rôle à l’image d’un homme polygame. S’il n’y avait que ça !

Mais non ! On peut rester plus de 24h sans voir l’eau couler dans nos robinets. Cette réalité constitue une atteinte à notre dignité d’humain. ‘’ Château d’eau de l’Afrique de l’ouest’’ ça se chante !!!

A voir ces hommes et femmes à la recherche du liquide précieux, on a mal quelque part d’être guinéen. L’étranger qui débarque pour la première fois en Guinée pourrait penser que c’est ça le progrès malgré nos immenses potentialités naturelles.

Un pays où après 50 d’indépendance, on a encore recours au charbon de bois. Quelle belle expression du progrès à l’heure où pouvoir et opposition appellent le bas peuple à la distorsion.

Quelle belle supercherie ! La Guinée vogue sans doute inéluctablement vers le chaos si certains de nos dirigeants continuent encore de s’ennuyer dans ce silence arrogant. La même cause produira le même effet si d’autres se plaisent à distiller un discours décousu et sans aspérité intellectuelle. Notre cher pays va mal et ce serait faire preuve de cécité, de mauvaise foi ou de malhonnêteté intellectuelle que de soutenir le contraire.

Analyse faite par Lucienne Kamano