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2 avril 2011

Fria Soulèvement des élèves du lycée Cabral

Fria

Soulèvement des élèves du lycée Cabral

La ville de Fria a été secouée trois jours durant par un mécontentement des élèves du principal lycée public de la ville.

Du 28 février au 3 mars, les lycéens d’Amilcar Cabral de Fria ont pris d’assaut les rues de la commune urbaine. Ce mouvement a paralysé le fonctionnement des cours et a perturbé le train-train quotidien dans la cité. Ce qui dit reste a permis à notre reporter sur place de mener des enquêtes auprès de quelques cadres de l’éducation.

Selon le proviseur du lycée que nous avons rencontré tout est parti d’une fronde le 28 février dernier. Dian Bhoye Diallo explique : ‘’ le 28 février nous avons reçu une mission de l’inspection régionale de l’éducation de Boké. Après la montée des couleurs, contre toute attente, les élèves se sont opposés au démarrage des cours sous prétexte qu’ils avaient un ensemble de revendications.’’  Le premier responsable de l’école indique que les principales revendications ont tourné autour de la réclamation d’une salle de classe fermée et qui servait pour la révision. Par la suite le mouvement a pris de l’ampleur : ‘’ les élèves ont ajouté d’autres revendications relatives aux comportements des professeurs et tant d’autres’’ nous confie Mr Diallo.

Les mécontents ont ainsi demandé le départ du surveillant général et d’un certain nombre de professeurs de mathématiques, de philosophie et de français. Après avoir accepté la médiation de Mr Canvaly Condé, les élèves ont également dénoncé le manque de liberté d’expression, le mauvais état des toilettes, le manque d’électricité dans les salles et la vente des notes par certains enseignants.

Ces incidents malheureux au lycée Cabral de Fria ont provoqué d’énormes dégâts au sein de l’école et au niveau des autres établissements. Ainsi, le centre informatique dudit lycée a été atteint par des jets de projectiles. Au groupe scolaire Amitié, 190 vitres ont été cassées, sans compter des tôles endommagées par les jets de pierres. Au collège Hadja M’mah Camara, la toiture de la direction et des salles de classes a fait les frais de la colère des manifestants.

A la suite de ce mouvement, une rencontre a été convoquée pour analyser les revendications. Elle a réuni outre les enseignants, les élèves et les responsables de l’école.

Néanmoins, le proviseur dit avoir opposé une fin de non recevoir à la demande de départ des profs : ‘’Je me suis opposé au départ des professeurs. Je ne peux pas donner un prof de mathématiques mieux que Mr Aguibou Barry, un prof de physique mieux que Mr Sacko, affirme Mr Dian Bhoye’’.

Selon nos sources, les élèves ont exigé que Mr Condé Canvaly soit le nouveau proviseur de Cabral. Interrogé, ce dernier parle d’une folie de la part des lycéens : ‘’tout gréviste dit du n’importe quoi. Dire ou souhaiter que Mr Canvaly soit proviseur est vraiment ridicule. Je n’ai pas la moindre prétention d’être proviseur. C’est la folie de grandeur qui anime souvent les élèves.’’ Il a cependant regretté qu’une école de Fria puisse être privé d’eau et de courant malgré le potentiel énergétique et hydrique important que dispose cette cité.   

Le bruit au lycée Cabral a alerté tout le monde y compris le ministre de l’enseignement pré universitaire et les responsables préfectorales et régionales. Pour dénouer la crise, le préfet commandant Mohamed Nabé s’est investit à éclairer toutes les salles de classes de l’établissement. De son côté, le maire Elhadj Mamadou Syli Diallo a pris en charge la réhabilitation des latrines. Pour sa part, le directeur préfectoral de l’éducation, Ibrahima Yassory Fofana a tenu à connaître les raisons profondes du mépris de certains profs par les élèves. Il a alors décidé de sanctionner tous les profs qui se livrent au marchandage des notes.  

Au moment où nous allions sous presse, le calme était déjà revenu au lycée Cabral.

Notons que le lycée Cabral compte 19 groupes pédagogiques pour environ 1860 élèves.

Djénab Barry, TSS au CS Amitié.

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